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funky town
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Funky Town, c'est une ville, au Japon. Puis, une explosion, une brèche, un monde parallèle, des monstres, un mur qui se construit, une histoire qui s'enflamme, une population qui se chamaille sur des sons groovy et disco. Tu n'as rien compris ? Très bien, tu peux aller lire le contexte et les intrigues !


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Penumbra
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Your love will heal my wounds ~ Kirish UNE OEUVRE DE Penumbra Mar 5 Fév - 22:25


Your love will

heal my wounds

« Bring me back from the dead »



L'affaire sur laquelle j'enquêtais depuis quelques semaines touchait à sa fin. Un petit réseau illégal de trafic de Dusty-M sévissant à Ishi no Kage. Des petites frappes, mais de vraies anguilles, à nous filer entre les doigts à chaque tentative d'arrestation. Et aujourd'hui sonnait le glas de leur petite combine. Après diverses menaces sur des personnes entrées en contact avec l'un d'entre eux, j'avais enfin une information sûre et fiable sur leur prochain meeting. Ils semblaient apprécier récupérer de la Dusty-M fraîche, et donc, exécuter un ou plusieurs monstres innocents. Je savais qui ils avaient prévu de kidnapper pour leur basse œuvre. Erreur ou pas de leur part, ce monstre était recensé dans le KOI, avec suffisamment d'informations pour retrouver sa trace aisément. Ce serait risqué, mais si je voulais tous les avoir d'un seul coup, j'allais devoir prendre ses ravisseurs en filature. J'espérais avoir assez de temps pour faire le nettoyage sans avoir de perte à subir. Comme nous étions en sous-effectif, impossible pour moi d'emmener des agents de terrain, j'allais donc devoir faire ça en solo. Alors que je soupirais à mon bureau, finissant de collecter les dernières informations nécessaires à mon opération, mon portable vibra. Un message venant d'une petite protégée, et pas la moindre : celle qui attire les ennuis plus vite que Lucky Luke ne tire, Kirish.


- привет Penny ! Ça fait un moment qu’on s’est pas vu, il faut que je te fasse écouter mes derniers morceaux de musique… et que je te montre ma nouvelle robe ! Je passerai sûrement ce soir si ça te vas (non, en fait je passerai dans tous les cas). Bisous, j’espère qu’il te reste de la glace à la vanille  ♥️




Un très léger sourire se dessina sur mes lèvres, imperceptible. Outre le surnom affectif assez ridicule à mon sens, mais soit, cette humaine était très étrange, mais drôlement attachante. Et bien que sa naïveté est une légende à mes yeux, n'ayant jamais vu quelqu'un aussi peu conscient des choses de ma très longue existence, c'est quelqu'un de bienveillant. C'est donc pour cela que je veille sur elle : ma justice me l'ordonne. De plus, pas besoin de m'inquiéter de cette faim dévorante qui m'assaillait à chaque fois qu'elle est dans les parages, car j'allais me repaître d'âmes sombres ce soir. Ces trafiquants n'allaient pas sortir de notre confrontation vivante. Diana n'était pas là pour me stopper cette fois, je n'allais donc pas me retenir et faire ressortir tout mon ressentiment, déchaîner les Enfers sur eux et les faire disparaître de l'Histoire. Personne ne se souviendra qu'ils ont existé, ça, j'en fais le serment. Je pris mon téléphone, répondant à Kirish.


- Bonjour à toi aussi, Kirish. Je serai ravie de voir et écouter tout ça. Je te dis donc à ce soir, j'ai une affaire importante à régler avant pour le travail. Vers 21h je devrais être rentrée. »




Je me rendis ensuite dans les vestiaires afin d'enfiler l'équipement du Snatch, qui me serait fort utile pour ce que j'avais à faire. L'envie de renvoyer un message à Kirish me prit d'assaut, la prévenir que peut-être je ne rentrerai pas. Cependant, j'étais certaine que ça l'inquiéterait plus que de raison. Et puis, pour son bien, je ne devais pas mourir. Je ne pouvais juste pas m'en aller comme ça. C'est dans un état de confiance que je sortis du QG, lançant le tracking du futur kidnappé.





Comme convenu, le rapt avait eu lieu, et ma filature fut un succès. Ils m'avaient conduits tout droit sur leur lieu de rencontre : l'un des impopulaires HLM de la Zone d'Ishi no Kage. Pas si loin que ça de chez moi, finalement … Cela pouvait être un certain avantage, en cas de pépin. Je regardais l'heure : 20h17. Je pianotais quelques mots sur mon smartphone à destination de mon rendez-vous du soir.


- Il se peut que j'aie un peu de retard. Désolée si c'est le cas. 




Il était temps. Le monstre venait d'être escorté d'une façon plus que musclée à l'intérieur d'un bâtiment. Mon arme à la hanche, je leur emboîtais le pas, en silence. Dans l'ombre, je les observais. Ces déchets s'amusaient à tabasser mon confrère. Je sentais mon âme de Gashadokuro bouillonner en moi seconde après seconde, la rage commençant à me gagner. Allez Penumbra, ce n'est pas encore tout à fait le bon moment. Ils n'étaient que cinq, cela voulait donc dire que le sixième rôdait dans le coin. Les minutes défilèrent, et l'agonie de cette pauvre victime innocente devenait insupportable à regarder. Tant pis pour le sixième, toujours pas revenu, je ne pouvais plus attendre. Une balle dans la tête du premier, suivi du second. Le troisième reçut un tir dans la jambe, les autres eurent le temps de se replier en beuglant comme des veaux, laissant le monstre au milieu de la pièce, toujours assis et ligoté. Voyant là une opportunité de le mettre à l'abri, je me jetais sur lui pour le libérer. Ce fut une première erreur de ma part. Trop de précipitation, trop de colère. Le sixième membre, probablement le chef, avait eu la présence d'esprit de surplomber la scène depuis un balcon. Je sentis ma chair brûler, perforée par un tir dans mon flanc. Une seconde balle vint se loger dans mon épaule et me fit chuter. J'étais déjà à court de solution. J'avais été stupide. Venir ici seule, à un contre six … Gashadokuro ou pas, c'était juste inconscient. Mes chances de survie venaient de drastiquement diminuer. Je tirais le monstre à l'abri en vitesse, avant que les balles ne fusent de nouveau, le libérant et lui intimant l'ordre de fuir le plus loin possible, ce qu'il sembla faire à mon plus grand soulagement. Le danger d'une victime collatérale écartée, j'avais à présent le champ libre pour terminer le travail. L'obscurité est ma plus précieuse alliée. L'homme à terre, rampant vers l'un des deux planqués qui venait de sortir à découvert pour l'aider, allait me permettre de faire d'une pierre deux coups. Laissant libre cours à mon pouvoir, je finis par prendre le dessus sur les petites frappes. Ma blessure à l'épaule était plus sérieuse que celle sur mon flanc, mais elle ne m'empêcha pas, grâce à l'adrénaline et à ma rage aveuglante, de poursuivre le chef sur une centaine de mètres. Plus d'échappatoire pour lui. J'allais m'occuper de lui, lentement, le faire souffrir, agoniser jusqu'à ce qu'il me supplie de l'épargner. Je voulais le voir, terrorisé, ressentir ce qu'il a pu faire subir à mes confrères pour son avidité d'argent et de pouvoir. Je m'approchais lentement de lui, le fixant droit dans les yeux, me nourrissant de cette épouvante, jubilant intérieurement. Aaaah quelle douce sensation, grisante mais terriblement addictive … Et enfin, alors que je me trouvais à quelques centimètres de son visage, sa panique fut si intense qu'il brisa quelque peu la torpeur dans laquelle il se trouvait pour planter son couteau dans mon abdomen. La douleur fut vive et intense. Dans un geste et un hurlement à faire trembler le quartier, je me jetais sur sa carotide, y plantant mes dents, déchirant lentement ses chairs, son liquide carmin inondant mon visage et coulant dans ma gorge. Mort, je le dévorais intégralement, devenue à nouveau la Gashadokuro, pire cauchemar des êtres humains. Un monstre.


Je transpirais. Mon sang continuait de s'échapper de mes blessures, lentement mais sûrement. Le couteau était toujours planté dans ma chair, et chaque pas était une atroce agonie. Ma vision se floutait de plus en plus. Je me sentais lourde. Un rapide coup d’œil à mon téléphone m'indiquait 21h46. Des messages non lus. Je n'avais pas la force de faire plus. Il fallait absolument que j'aille à la rencontre de Kirish. Je n'avais que cinq minutes à pied à faire … si je survivais d'ici-là. L'hémorragie était sérieuse. Tout ce que j'espérais, c'était qu'un de mes organes n'avait pas été touché. Alors j'avançais, déterminée, luttant avec toute l'énergie qu'il me restait. J'étais seule dans la rue. Le lampadaire dysfonctionnel près de chez moi entra enfin dans mon champ de vision. L'ampoule grésillait, comme à son habitude. Je crus voir une silhouette devant ma maison. A ce stade, je n'étais même pas sûre que ce ne soit pas une hallucination. Je me traînais à un tel point qu'un escargot irait plus vite que moi. Je tendis mon bras en avant, comme pour attraper cette silhouette. Puis, je passais enfin dans la lumière. Ensanglantée de la tête aux pieds, vêtements visage, cheveux, bras, absolument tout était devenu pourpre. Une scène digne d'un film de zombies, en somme … Et enfin, le noir total. Je m'écroulais sur le côté, par-terre, épuisée. Je crus entendre un bruit de course, qui se rapprochait. Et la dernière image que j'eus fut un visage en contre-jour.


Vint la nuit.


Les sons étaient devenus inaudibles. J'étais encore consciente, mais les Kamis seuls savent jusqu'à quand … Je crus percevoir l'odeur caractéristique de Kirish, mais encore une fois, était-ce la réalité ? N'étais-je pas dans l'entre-monde ?


Pardonne-moi, Kirish. Il semblerait que je ne puisse pas honorer notre rendez-vous de ce soir. Je suis vraiment désolée.


« K...i...rrrr...ish ... » murmurais-je dans un souffle.



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Kirish B. Yuschvenk
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Re: Your love will heal my wounds ~ Kirish UNE OEUVRE DE Kirish B. Yuschvenk Ven 8 Fév - 15:15


Your love will heal my wounds

@feat PENUMBRA

Semaine basique. Journée basique. Une heure tout aussi ennuyante. Kirish avait besoin d’animation,  d’échauffement pour ranimer son cœur et d’effervescence pour la garder en mouvement. Perpétuel. Elle se sentait comme une horloge, à tourner en rond, effectuer les mêmes gestes. Se rendre compte que la journée est finie, recommencer. Un ennuie plutôt rare dans son métier, où le sang coule comme de l’eau et les bandages comme de la soie. Où les bruits de course la suivent jusque dans ses rêves et les tirs jusqu’à son âme. Elle adore. Mais les derniers jours passés à côtoyer bureaux, fiches et paperasses la rendaient folle. Nerveuse, elle qui ne l’était jamais. La laissant distraite par des songes et illusions d’aventure. Promis demain, une nouvelle mission.
Elle soupire. Signe un document à peine lu – compte rendu des blessés d’une dernière mission- et laisse son regard dériver vers l’horloge murale qui semble beaucoup trop lui ressembler. La narguant d’oser la détacher, la jeter. D’oublier les minutes et les obligations. Les heures supplémentaires dont elle avait dues s’infliger pour la soirée. La paperasse, elle ne s’écrit pas toute seule.
Encore quelques minutes, et elle s’oblige à partir. Un miaulement la distrait quelques secondes avant que la jeune femme se rappelle sa nouvelle sonnerie de message. Dans un sourire, Kirish ouvre avec impatience le message de Penny.

- Bonjour à toi aussi, Kirish. Je serai ravie de voir et écouter tout ça. Je te dis donc à ce soir, j'ai une affaire importante à régler avant pour le travail. Vers 21h je devrais être rentrée.


Et souris encore plus devant la formalité du message. Pas de smiley chat ou de bonhomme qui tire la langue. A croire qu’il n’y a qu’elle dans ce monde pour les utiliser. Pourtant, malgré le caractère plutôt sérieux et sévère de son amie Kirish ne semble plus vouloir la lâcher. Une Gashadokuro dont elle ne peut résister, l’ayant sauvé d’ennuis et de problèmes dont elle ne soupçonnait même pas l’existence. Pour cela, elle lui voue une admiration sans borne. Mêlée d’amour et de culte. Un éblouissement, ange gardien de sa petite vie peu tranquille. Alors plus tôt dans la journée, la demoiselle lui avait proposé de se voir. Ou ordonné, peu consciente des règles de politesse quand l’excitation la gagne. Hâte de lui montrer sa nouvelle robe chemisier du jour, jaune moutarde à en faire pleurer ses collègues de désespoir. Kirish elle, la trouve plutôt jolie et s’est occupée d’accompagner le tout d’un serre-tête de la même couleur dans ses cheveux de neige.

21h donc. Elle a hâte. Trop pour pouvoir décrire l’excitation qui la gagne à l’idée de revoir son amie. D’enfin quitter l’ennui des bureaux semblant lui coller à la peau depuis ses derniers jours.
Regard rivé une nouvelle fois vers l’horloge : 20h10.
L’heure de fuir. L’heure d’oublier de ranger et de tout laisser en vrac pour retrouver une liberté, du moins jusqu’au lendemain matin. Après tout son bureau ne s’envolera pas pendant la nuit. Pas le temps de passer par chez elle, Kirish fonce directement vers sa voiture. Jaune, comme elle. A croire que le monde ne pouvait être vu que par la couleur, ses yeux bannissant les nuances de gris pour mieux s’accorder aux affriolants pigments.
Son sac aux milliers de pins humoristiques lancé dans le coffre, et la voila partie pour Ishi no kage. Quartier plutôt pauvre de la ville qu’elle connaît pourtant par cœur à force de s’y procurer de la dusty-M et de s’y promener comme si elle y vivait, loin des tracas que cela pourrait lui poser.

La jeune femme, après avoir passé son temps à klaxonner dans les bouchons depuis Kotakunoaru, fini enfin par se poser devant le palier de Penumbra. Frappe une fois, deux fois. Une troisième pour la bonne cause. Et fini par abandonner pour vérifier son téléphone.

- Il se peut que j'aie un peu de retard. Désolée si c'est le cas.

Ce message là, elle ne l’avait pas vu. Mais peu lui importe, en ce début de soirée il ne fait pas froid, une légère brise vient lui chatouiller le cou lorsqu’elle se décide à s’asseoir sur les quelques marches devant la porte.

21h10. 1er message.
- Tu arrives bientôt ??

21h25. 2ème message.
- Il commence à faire un peu froid là… Penny où-es-tuuu ?

21h40. 3ème message.
- Bon… je reste encore dix minutes et je bouge…

Elle commence à en avoir marre. Le temps tourne plus lentement que ses pensées et toujours aucune trace de son amie. Un problème ? Un accident de la route ? Elle essaye une nouvelle fois de l’appeler, aucune réponse. Son esprit à l’optimiste démesuré se refuse à croire à un quelconque accident. Un peu de retard. Oui, juste un peu.
Finalement, elle commence à s’endormir. Petit à petit. Jusqu’à entendre des pas. Un gémissement. Un bruit sourd. Un simple regard vers la ruelle à sa droite lui permet de remarquer la silhouette écroulée par terre, à une vingtaine de mètre de là. Impossible de la louper. Kirish le sait déjà, à la chevelure blanche reconnaissable entre toute. A cette sinistre présence de Gashadokuro pourtant si rassurante.
Elle se précipite. Le cœur froid, l’âme en peine. S’agitant beaucoup trop fort. Et sous la lumière des lampadaires, il n’y a que du rouge. Encore et encore, pour repeindre le béton et mouiller la terre. Dessiner des arabesques au sens caché, carmines et écarlates. Pour s’étaler jusqu’à ses pieds, elle qui attendait. Ses réflexes d’infirmière reprennent le dessus en entendant son prénom murmuré dans un souffle. Peut-être le dernier ?

- Mon dieu Penny ! Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Ou as-tu mal ? Tout ce sang est à toi ?

Trop de questions, elle en a conscience. Ne pas paniquer, ça aussi elle le sait. A genoux devant Penumbra, la jeune infirmière s’applique à la retourner sur le dos, face à la lumière. Essayant de deviner la source de l’hémorragie. Blessure au flanc, blessure à l’abdomen. Et le sang qui ne s’arrête pas de couler. Elle jure -chose inédite.

- Merde, ça c’est pas juste une petite égratignure… qu’est-ce que t’as foutu !

Sur ces mots, Kirish enlève précipitamment son lourd manteau pour le poser sur son flanc, la blessure qui selon elle à l’air la plus sérieuse.

- Pose tes mains là et aide-moi à retenir l’hémorragie, je reviens.

Calme, posée. Comme au travail. Comme sur le terrain. Ses mains ne tremblent plus. Faisant fit de ses doigts tachées de rouge et de sa robe aux nouvelles teintes cramoisies. Courant jusqu’à sa voiture pour y récupérer la trousse de secours toujours présente au fond du coffre. Revenant tout aussi vite.

- Ok… Je ne peux pas te rafistoler ici, on va devoir bouger dans ton salon, tu peux te lever ? Je vais t’aider.

Pas assez de lumière et il faisait beaucoup trop froid à cette heure. Kirish priait pour que Penumbra soit encore consciente et ne l’abandonne pas. Jamais.


     
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Kirish B. Yuschvenk
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Penumbra
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Re: Your love will heal my wounds ~ Kirish UNE OEUVRE DE Penumbra Ven 8 Fév - 20:00


Your love will

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« Bring me back from the dead »



J'avais froid. Terriblement froid. Des sensations toutes plus contradictoires les unes que les autres défilaient dans mon esprit embrumé. J'avais l'impression de chuter, encore et encore, dans la pénombre la plus totale. Je ressentais de la tristesse, puis tout à coup des remords, de la colère … et de la peur. Ce sentiment qui m'était presque étranger m'assaillait de plus en plus, me submergeait sans que je ne puisse me défendre. C'était comme un parasite qui prenait le contrôle de mon corps et de mon esprit. C'était comme si j'étais à leur place, à tous ceux que j'ai terrorisé à l'aide de mes compétences surnaturelles. J'avais peur parce que je me noyais dans cet abîme infini, seule, sans avoir réussi à accomplir quoi que ce soit depuis l'apparition du Mur. Etait-ce donc comme cela que j'allais finir ? Ici, chez les humains, à me désintégrer en poudre, probablement récupérée et consommée comme une vulgaire drogue, sans aucun respect pour mon cadavre ? Quelle ironie infâme. Une fin des plus lamentables. Je me décevais.


« Tout ce sang est à toi ? »


Une voix, au loin, dont la tonalité m'était presque inaudible. Oui, avais-je envie de répondre. Et alors ? Tout le monde saigne. Les monstres ne font pas exception à la règle, encore moins dans ce monde pourri que celui des humains. L'amertume de perdre face à eux me rendait acerbe. Et surtout, d'avoir été aussi faible. Moi qui décimais les âmes sombres, il aura fallu seulement six pauvres déchets pour venir à bout de moi. J'avais placé bien trop de confiance dans ma propre force, dans une forme qui n'était pas la mieux adaptée pour ce genre d'opération, et voilà où ça m'a menée. J'aurais dû au moins appeler Demi. Les choses se seraient passées autrement, sans doute.


« Merde, ça c’est pas juste une petite égratignure… qu’est-ce que t’as foutu ! »


J'avais envie de ricaner. Cette voix remuait le couteau dans la plaie, au sens figuré, et pourtant, elle avait tant raison … Je voulais répondre que ma blessure n'avait la taille que de ce que moi et mon ego méritaient, que je payais le juste prix pour ma stupidité. J'étais en train de me résigner à mon sort, jusqu'à ce qu'une douce odeur vienne m'enivrer. Une odeur sucrée. Mes sens étaient bien trop engourdis pour identifier plus précisément ce que c'était, mais cela semblait m'inviter à suivre une piste. Ma chute inexorable se ralentissait petit à petit, jusqu'à ce que j'aie l'impression que mes pieds touchèrent à nouveau le sol. La nuit laissait place progressivement à un paysage gris, plat, sans aucun relief, l'horizon restant perpétuellement vierge, à une exception près. Une silhouette, petite, très loin devant moi. Je marchais dans sa direction, guidée par cette odeur devenant de plus en plus forte. Je crus discerner un parfum à la fraise, qui frappa tout de suite mon esprit. Je me mis à courir, de plus en plus vite, alors que la voix résonnait à nouveau dans ma tête.


« Pose tes mains là et aide-moi à retenir l’hémorragie, je reviens. »


L'hémorragie … Je baissais les yeux dans ma course et vit le sang sortir comme par magie d'une plaie qui n'était pas visible jusqu'à présent. J'accélérais ma course, ayant la nette impression que ma vie en dépendait. Une course contre le temps, la vie contre la mort. Je savais qui m'appelait. Tout était clair maintenant. Je pris conscience de la situation dans laquelle j'étais, et au moment où agrippais le bras de la silhouette pour lui faire face, je fus tirée vers le haut. Vers cette lumière de plus en plus agressive. Elle me brûlait les yeux, la peau, l'esprit.


Puis, j'ouvris les yeux. Retour à l'obscurité partielle. A l'odeur de fer oxydé mêlé à celle d'une fragrance à la fraise. Elle était là. Elle m'avait attendu, pauvre petite. Je la vis courir comme une désespérée vers son véhicule jaune que je reconnaîtrais entre mille. Je serrais les dents, rassemblant mes forces, me battant contre la mort, tentant de limiter l'écoulement sanguin au mieux. Un grognement s'échappa de mes lèvres alors que je me mis à me traîner comme je le pouvais vers elle. Me lever ? Elle était optimiste.


« … sais pas ... »


Je fis de mon mieux pour me relever, mais prendre appui sur mes jambes me faisait saigner davantage. Rassemblant toute mon obstination, emprunte d'un désir de survie renouvelé, je pris quand même le risque, faisant fi de la douleur atroce qui embrumait de nouveau ma vue. Je sentais toute l'inquiétude de Kirish qui émanait d'elle. Mais qu'est-ce que j'avais fait … J'avais été si aveugle, si imbue de moi-même que je l'avais presque abandonnée. Je m'en voulais d'autant plus que j'avais probablement ruiné sa journée, et sa nouvelle robe dont elle semblait si fière. Manquant de tomber à plusieurs reprises, dont une fois où mon genou s'est posé à terre quelques instants, je finis par arriver devant ma porte. D'un bras tremblant et peu assuré, je saisis le double des clés caché juste à-côté, les tendant à Kirish. Après tout, c'était un miracle que j'ai pu me déplacer jusqu'ici, alors ouvrir une porte fermée à double tour … A peine ma maison ouverte que je m'écroulais au sol sur le dos, à nouveau vidée. Je cherchais du regard les yeux de Kirish, essayant de me concentrer sur son visage pour ne pas me laisser emporter. Ses traits trahissaient l'importance et la détresse qu'elle ressentait par rapport à mon état.


« Pardon … » murmurais-je dans un souffle.


Je fermais les yeux, tentant de calmer mon rythme cardiaque et reprendre ma respiration. Les rouvrant doucement, je repris un semblant de parole.


« Nécessaire de soins … salle de bain ... »


Chaque mot était une souffrance, mais je tenais bon. Je me reconcentrais sur ma ténacité, les mains autour de l'arme blanche toujours fichée dans mon corps. J'attendis de la sentir à nouveau près de moi avant de la regarder encore une fois. J'avais conscience de la blessure que j'étais en train de lui infliger, et le regret me dévorait de l'intérieur. Impossible de ne pas fondre devant son visage à moitié apeuré, à moitié professionnel. Et pourtant, aucune larme ne me venait. Pleurer, je l'aurais bien fait, si mes sentiments étaient un peu plus développés.


« Excuse-moi … de te faire du mal. J'ai été … trop stupide. J'ai cru pouvoir .. les arrêter … seule … Mais j'ai échoué. Et … j'ai failli … te laisser toute seule. »


Mon bras tremblant se dirigea vers son visage, ma main glacée touchant du bout des doigts sa joue. Je me sentais tirée en arrière.


« J'ai si froid ... »



Et mon bras se fracassa contre le sol, ma conscience s'en allant, simplement évanouie. Kirish, je compte sur toi. Je sais que tu y arriveras, que tu me répareras. Je sais que tu me feras revenir de cet endroit glacé et isolé. Après tout, tu es si brûlante, lorsque tes yeux se posent sur moi.


Réchauffe-moi.



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Kirish B. Yuschvenk
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Re: Your love will heal my wounds ~ Kirish UNE OEUVRE DE Kirish B. Yuschvenk Jeu 14 Fév - 11:25


Your love will heal my wounds

@feat PENUMBRA


Elle a toujours aimé le rouge. Couleur de passion, de danger. Nuance de tentation. Violente harmonie dont elle s’habille, parure écarlate. Aujourd’hui, elle déteste. Alors que le sang coule sur ses mains, tâche sa peau et souille son âme. Elle qui a pourtant l’habitude d’en voir en abondance durant son métier, n’en veut plus; pas aujourd’hui. L’horrible jaune de sa robe est maculé, chanceux collègues qui s’en moquaient gentiment le matin-même. Ils n’auront plus à la voir.
Kirish est professionnel.
Kirish s’en veut de ne pas avoir été là. D’être restée à attendre, assise sur le palier pour compter les étoiles et s’oublier dans la nuit. Mais il fallait qu’elles bougent, loin du froid et des oreilles indiscrètes qui  pourraient bien se demander ce que pouvait bien faire un corps inerte devant leur fenêtre et une jeune femme en panique -non c’est vrai, professionnelle.

« … sais pas ... »

Ce n’était pas gagné. A plusieurs, ils auraient pu la soulever sans danger, limitant ainsi la perte de sang. Mais seule, Kirish a bien du mal à s’imaginer porter son amie. Alors elle la soutient simplement. Tant bien que mal, à se relever, veillant à toujours appuyer fermement sa veste contre la blessure, quitte à lui faire mal. Car si elle perdait trop de sang, même la meilleure des infirmière ne pourrait rien y faire. Alors elle n’y pense pas. Jamais. Kirish est plus que meilleure.
Un pas, deux pas. A moitié affalée sur son amie, Penumbra avance. Tombe. Se relève. Les quelques mètres les séparant de l’entrée semblent durer une heure. Ou toute une vie. Un peu plus ? Le double des clés en mains, la jeune russe essaye d’ouvrir la porte. Il lui faut deux tentatives. Les doigts tremblent autant que le cœur. Elle s’arrête, respire un coup ; ne tremble plus. Se maudissant intérieurement de s’activer, trouver une solution. Avant de se rappeler que la solution ne tient qu’à un grand nombre de bandages et du rafistolages. Et lorsque Penumbra s’écroule à nouveau -pour ne plus pouvoir se relever-, Kirish s’écroule avec elle pour lui prendre la main. Balayant ses excuses d’un petit rire paniqué. Elle lui sourit, plus une grimace qu’autre chose. Les yeux papillonnent, la respiration est courte, la jeune femme prie pour qu’elle ne s’arrête pas et court jusqu’à la salle de bain, fouillant désespérément jusqu’à trouver le nécessaire de soins. À l’intérieur, quelques bandages et du désinfectant. En plus de son propre matériel cela devrait faire l’affaire, refusant de penser le contraire.
De nouveau auprès de son amie, Kirish s’entête à étaler ce dont elle a besoin à côté d’elle. Désinfectant, bandages, nécessaire pour recoudre, etc.

« Excuse-moi … de te faire du mal. J'ai été … trop stupide. J'ai cru pouvoir .. les arrêter … seule … Mais j'ai échoué. Et … j'ai failli … te laisser toute seule. »

Une main se pose délicatement sur la joue de Kirish, la tâchant de rouge. Elle s’en fiche et prend cette main tendue dans la sienne, cherchant son regard pour y trouver peur et culpabilité.

« Qu’est-ce que tu racontes ? Personne ne m’a fait de mal et surtout pas toi… Elle lisse ses cheveux en arrière dans une caresse tendre et éphémère. Je ne suis pas seule, tu es encore là… mais je vais devoir enlever ce couteau. Ça va faire mal et je n’ai pas d’anesthésiant, tien le coup ! »

La blessure est profonde mais ne semble pas avoir touché de points vitaux. Penumbra ne crache pas de sang et Kirish pense pouvoir s’en sortir. D’une main, elle attrape des compresses et de l’autre, s’empare délicatement du manche de l’arme enfoncée dans l’abdomen.

« J’y vais ! S’il te plaît ne t’évanouis pas. »

Trop tard. Les yeux clos, elle est déjà bien loin, à attendre la pénombre et l’éternité. Kirish jure. Crie son nom un fois, deux fois. Avant de s’armer de courage et de retirer d’un coup le fameux couteaux.  Le sang coule à flot, retenu de justesse par de nombreuses compresses. Kirish appui, fort. Ne la laisse pas partir.

« Bordel Penny, t’as dis que tu ne me laisserais pas ! »

Tout calme l’a quitté. Elle espère juste, serrant sa main dans la sienne sans jamais vouloir la lâcher. Prie pour que ses yeux s’ouvrent à nouveaux, pour y découvrir la vie et les rires à venir. Qu’elle tende la main à nouveau, pour s’emparer de la sienne. Et tout ce que Kirish peut faire, c’est retenir cette couleur de passion, de violence, qui s’échappe petit à petit pour noyer le parquet et inonder la vie.
Non, aujourd’hui elle n’aime vraiment pas le rouge.

     
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Kirish B. Yuschvenk
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Penumbra
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Re: Your love will heal my wounds ~ Kirish UNE OEUVRE DE Penumbra Sam 23 Fév - 19:28


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heal my wounds

« Bring me back from the dead »



Mon seul espoir de survie reposait dans les petites mains frêles et expertes de Kirish. J'en étais plus que consciente. La voir au bord de précipice, entre professionnalisme et émotions débordantes était un triste spectacle, particulièrement étouffant à regarder. Ce qui aurait dû s'annoncer être une bonne soirée ponctuée par ses rires et ses marques d'affection finissait noyé dans le carmin de mon sang. C'était ma responsabilité, d'où mes excuses, qu'elle balaya avec de douces paroles qui, dans un autre temps et une autre vie, auraient sans doute allégé quelque peu ce poids écrasant que je sentais sur mes épaules. Le poids de la culpabilité de devoir lui faire traverser ça. Elle n'avait rien demandé, elle avait déjà bien assez de problèmes desquels j'étais là pour l'en extirper. Elle tenta de me rassurer également, et certes, j'étais encore en vie. Pas de trace de mon corps devenant poussière … Pas encore. Kirish me prévint qu'elle allait retirer la source de mon hémorragie de la chair qu'elle avait transpercée, et ce sans anesthésiant. Allons bon … je ne répondis rien, tentant de garder mes forces pour cette épreuve qui risquait de m'affaiblir encore plus, luttant contre cette impression que l'on m'aspirait en arrière, près d'un gouffre noir sans fond, et donc sans retour. Mais à la seconde où je sentis bouger la lame, à nouveau, un voile noir m'enveloppa, et ma tête tomba inerte sur le sol. Malgré ses suppliques, je n'avais pas pu tenir le coup.


J'étais de nouveau dans cette pénombre où un froid glacial régnait en maître. Mais cette fois je n'étais pas seule. Une silhouette que je n'avais pas vu depuis près de mille cinq cents ans. Mes yeux s'écarquillèrent, ma gorge se serra, et mon corps tout entier se mit à trembler. Ce n'était pas le froid, c'était l'émotion. Elle me sourit, et des larmes coulèrent sur mes joues. Si l'incompréhension ne me paralysait pas, je me serais ruée sur elle. Elle ne m'adressa que quelques mots.


« Qu'est-ce que tu fais encore ici ? Ce n'est pas le moment. Tu as encore de belles choses à accomplir. Alors seulement, tu pourras honorer notre promesse, quand l'heure viendra ... »


Je sentais un peu de chaleur, au niveau de ma main. Puis, un doux vent m'enveloppa et me repoussa. A nouveau, la lumière prit la place de la pénombre, et je rouvris les yeux. Dans une grande inspiration rauque, tournant la tête lentement dans tous les sens, je cherchais la silhouette des yeux. Mais c'est le visage de Kirish, déformé par l'inquiétude, qui me fit face. Et alors je compris le sens de ces quelques mots. Mes yeux vitreux, marque de ma faiblesse physique, croisèrent ceux de la belle mais étrange infirmière.


« J'ai promis ... »


Ce fameux soir où je l'ai sauvée d'une mort certaine, où je me suis occupée de Kirish, elle m'avait fait promettre de la sauver encore et encore, si jamais elle en avait besoin. Cette promesse me rappela celle que j'avais faite à la toute première femme que j'ai aimée. Lorsque ce sera mon tour de mourir, je veux pouvoir la revoir et lui annoncer fièrement que j'ai su défendre les gens qui le méritaient, ceux qui en avaient besoin, sans jamais faillir. Et alors, nous serions réunies pour l'éternité. Je sentais la chaleur de la paume de ma protégée dans la mienne. Une pression de ma part, d'abord fébrile et tremblante, puis plus assurée. Je soutenais son regard, alors que des larmes, probablement les premières que j'ai versées depuis ma réincarnation en monstre, glissèrent doucement sur mes joues.


« J'ai promis que je ne te laisserais pas. Et … je compte bien m'y tenir. »


Lâchant la main de la jeune femme, je posais les miennes sur ma plaie encore ouverte, appuyant par-dessus la sienne afin de contenir le sang. Si j'étais encore en vie, cela voulait sans doute dire qu'aucun organe vital n'a été touché, par miracle.


« Je te laisse faire la suite. J'ai confiance en toi. »


Dans une tentative d'esquisser un sourire, je continuais de soutenir son regard. Je voulais qu'elle voit au fond de mes yeux que non, je n'allais pas la laisser tomber, pas aujourd'hui, pas maintenant. Qu'elle puisse voir mon envie de survivre à cette épreuve, et continuer de m'occuper d'elle. Qu'elle puisse se rassurer en voyant la vie revenir dans mon corps au rythme des soins et de ses forts sentiments, quels qu'ils soient, pour moi.


« Je vais m'en sortir … Et … on sera quittes. »


Je reposais à nouveau ma tête sur le sol, fermant les yeux, mais restant consciente. La suite allait être tout aussi douloureuse, entre la désinfection et la couture. Il allait falloir cautériser la plaie avec l'aiguille, en plus de ça, puisque nous étions dans un environnement non-sain. Mais avant ça, Kirish allait devoir me retirer mon équipement du Snatch, ainsi que de dévoiler ma peau autour de la plaie.


« Tu peux arracher mon haut … Ce n'est pas grave ... »


La torture, je connaissais ça très bien. Mon corps entier est marqué de cicatrices, certaines sacrément laides, d'autres plus discrètes, marques de mon passé d'humaine. Ce n'est pas un petit rafistolage comme celui-là qui allait me tuer. Mais je préférerais que Kirish fasse ça le plus vite possible. Je ne sais pas combien de temps je risquais de tenir avant de définitivement perdre connaissance. Son expertise était la clé de ma survie. J'étais entre de bonnes mains, alors j'y croyais.


J'allais vivre, j'en suis certaine.



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Penumbra
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