« Hey chéri, ça te dérangerait pas d'aller chercher un truc pour le petit déjeuner ? Ça m'a donné faim tout ça... »

Tu es pitoyable et ta gorge se serre.
Seulement, tu continues à jouer le jeu.

Tu te tournes vers ta nouvelle proie et tu fais glisser ton doigt le long de son torse nu. Cela fait plusieurs jours que tu l'avais charmé sans aucun souci, il était maintenant fou amoureux de toi. Toi, c'était absolument tout le contraire. Il n'est pas moche, plutôt bel homme avec tout ce qu'il faut, mais si tu te trouves là avec lui dans son lit, c'est seulement par simple intérêt personnel. Tu n'étais là que pour voler son argent parce que tu n'es qu'une pauvre fille à la rue qui n'a rien pour vivre. Et tu avais trouvé cette seule solution, pour l'instant. Ce n'était pas la première personne que tu charmais, ni la dernière.

Mais tout ce processus n'était pas sans sacrifice, tu le laisses prendre confiance en jouant la parfaite petite amie aimante. Tu lui accordes tout, tu te laissais faire jusqu'à accepter contre ton gré de coucher avec, et tu lui avais dit oui à son réveil. Tu te sentais sale, bien trop sale et tu ne souhaites rien de plus qu'une douche, sans oublier de lui piquer quelques billets pendant son absence évidemment. Il accepte ta demande et se lève après t'avoir embrassé. Tu restes sous les draps jusqu'à ce que tu entendes la porte d'entrée claquer.

Tu te redresses difficilement du lit, tu récupères tes vêtements abandonnés dans un coin de la chambre et tu pars t'enfermer dans la salle de bain. Tu te regardes un instant dans la glace et tu ne ressens rien d'autre que du dégoût. Tu attrapes une serviette propre dans un placard et t'éclipses de longues minutes sous la douche.

Et tu as pris trop de temps, parce que tu entends la porte d'entrée s'ouvrir. Tu coupes l'eau rapidement, surprise qu'il soit déjà rentré. Tu sors rapidement en t'habillant simplement de tes sous-vêtements pour l'accueillir ainsi. Tant pis pour l'argent, ça devra attendre. Tu tires tes cheveux mouillés vers l'arrière et tu descends doucement les escaliers :

« Tu as fait vite, je te manquais dé-... Je-, qui... T'es qui ? Tu connais Hajime ? »

Tu venais de faire une erreur, une grossière erreur. L'homme qui t'observait avec des yeux ronds n'était en rien Hajime qui devait revenir avec le petit-déjeuner que tu lui avais demandé, Hajime n'était même pas là de toute façon et tu te rappelles que tu étais descendue à moitié nue et tu te mets à rougir méchamment en tentant inutilement de te cacher derrière les barreaux de l'escalier.
Tu es honteuse, vraiment honteuse.