Date d'inscription : 24/01/2019

Picking insects off of plants

No time to think of consequences

Contre toute attente, tu n'étais pas du genre à noyer tes problèmes dans l'alcool. D'abord, parce que tu n'étais pas de ceux qui s'inquiétaient de leurs problèmes : Quand enfin tu les remarquais, tous les shots de vodka du monde ne suffisaient pas à les faire disparaître. Ensuite, parce que toi, Mido Hime, tenait très bien la boisson. Les récits de certains de tes amis te restaient hypothétiques. Des pas dissonants ? Des envies de vomir ? Des pensées qui s'embrouillent ? Des langues qui se délient ? Une amnésie totale de la veille ? Tu n'avais jamais éprouvé ses choses là.

À l'exception d'aujourd'hui.
Le hic, c'est que tu n'avais pas le souvenir d'avoir bu. Et par, pas le souvenir d'avoir bu, tu entendais : pas le souvenir d'avoir bu. Tu ne l'avais pas oublié à force de descendre des Pina Colada sous les yeux émerveillés d'amis douteux — tu ne l'avais juste pas fait.

Alors pourquoi est-ce que tu te tenais en pyjama dans la forêt Sasayaku ?
Mystère.

Tu regardas aux alentours. Le paysage n'avait pas changé depuis ta dernière visite : des arbres à droite. des arbres à gauche. Un buisson mignon par-ci par là. Un rocher. Mais tout était assombri. Dans l'obscurité, les branches noueuses dessinaient des silhouettes effrayantes. Pour dire toute la vérité, tu ne te sentais pas si bien.

Tu avais peur. Tu avais froid. Ni ton short en dentelle rose et noire, ni le petit débardeur qui lui était assorti ne te porterait très chaud ce soir. Ils étaient parfaits pour le confort de ta maison et de tes deux couvertures — mais difficilement approprié pour une nuit froide de janvier. Et puis — tu étais à pieds nus. Tu n'osais même pas regarder le sol, de peur de voir des insectes grouiller près de tes orteils. L'ignorance était parfois un cadeau.

Tu fis un pas. Puis un autre. À force de t'y perdre, tu commençais à connaître cette forêt stupide, avec son ruisseau stupide, ses troncs stupides, sa silhouette humaine stupide, sa terre humide stupide et...

Sa silhouette humaine stupide ?
Ou était-ce encore un jeu d'ombre ?
mondieuelleavaitbougé.
Une autre personne !

Tu aurais bien couru jusqu'à elle mais pour ne pas blesser tes pieds délicats, tu devais avancer prudemment dans la boue jonché de branches et de cailloux. Pour te donner du courage, tu fouillas dans la poche minuscule de ton petit short — tout juste assez grande pour y glisser des bonbons à la fraise et à la framboise. C'était donc exactement ce que tu avais fait.

Excusez-moi ! Alors que tu arrivais à sa hauteur, tu pensas combien cette situation était absurde. Est-ce que c'est un jeu télévisé ? et puis Vous avez l'heure ?